Nous partons avec des amis pour trois semaines de navigation de la Martinique au Vénézuela. Une belle aventure réalisable car Thomas et son père sont de bons skipper amateurs. Nous remplissons un catamaran de 9 amis-équipiers pour optimiser les frais et c’est parti.
De belles navigations nous attendent.
Notre bateau
Un Catamaran, la caravane flottante parfaite quand on est nombreux et sensible au mal de mer comme moi. Vin d’Ay IV est un Catana 471 avec 4 cabines doubles et deux cabines simples.
Il fait 14.30 mètres de long avec deux moteurs de 50cv, deux réserves de gasoil de 400L et idem pour l’eau. Un réfrigérateur de 200L pour les produits frais et un congélateur de 100L. Une gazinière et un four pour mitonner de bons petits plats. Les panneaux solaires et un groupe électrogène nous assure une certaine autonomie pour nos besoins en électricité.
Le bateau est équipé d’un pilote automatique, d’une centrale de navigation, lecteur de carte, radar, décodeur météo et radio VHF. Nous avons aussi un winch et un guindeau électrique très pratiques pour les manœuvres et l’encrage. Une annexe type zodiaque avec un moteur nous permet d’effectuer les petits déplacements au mouillage.
Journal de bord
30 juillet 2002
Le capitaine du bateau est Richard le père de Thomas qui sera son second sur cette croisière.
Direction Orly ouest pour le vol AF3552 à destination de la Martinique. Décollage prévu pour 13:30. Vol parfait car à moitié vide et après 2 films débiles (High Crimes et Monster and Co), on arrive enfin à Fort de France à 16:00 heures locale. Un taxi nous attend et nous conduit à la marina du Marin, dans le sud de l’île. On prend en main le bateau, un catamaran de 14 mètres : Vin d’Ay IV.
Pendant le rangement de l’avitaillement, qui attendait sur le bateau, le Skipper inspecte son nouveau navire… tiens il nous manque le génois !
Le dîner est pris dans un chouette restau à 5 mn de la marina (direction Fort de France). « Le Brochet » propose un menu touristique à 14€ 90 : Ti-punch, accras, Poulet Colombo ou Gratin de Poisson. On se régale avant le retour à bord et dodo.
31 juillet 2002
Debout à 5:00 à cause du décalage horaire. On se rend à la boulangerie, mais celle-ci n’ouvre qu’à 6:30. Le temps de faire une petite causette et d’organiser un peu la journée et l’on obtient enfin nos baguettes et croissants. Olivier est élu Trésorier du bord et nous réclame de suite 350 Euros pour la caisse de bord. L’équipage se divise pour le début de la journée: courses fraîches, ligne pour pêcher, miel local, etc…. Luc de la base Catana nous montre le bateau: Centrale de navigation (GPS, pilote, radar, etc.), moteurs, réserve d’eau, etc… mais toujours pas de génois. Soudain tout se précipite, nous sommes prêts, voyant ça Luc et Christophe sortent un génois et nous le mettent à poste, le génois de Vin d’Ay IV est encore en réparation. Les jumelles et la BLU arrivent aussi. On appareille donc rapidement pour pouvoir faire le plein avant de partir, la station fermant à 12:30. Nous sortons enfin de la marina et mettons le cap vers St. Anne où l’on mouille en face de l’Anse Caritan le temps de la première baignade. Nous appareillons une demi-heure plus tard pour Ste. Lucie. La traversée est tranquille, on déjeune en route, on se prend un petit grain et l’on pêche 2 heures sans succès. L’on mouille enfin à Rodney Bay, juste près la pointe de Pigeon Island par 6 mètres de fond. |
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Le mouillage est facilement reconnaissable et accessible grâce aux toits bleus de l’hôtel Hayatt qui devait être en rénovation étant donné le nombre de tractopelles évoluant dans les jardins. On met l’annexe à l’eau non sans problème, Olivier cassant la clef de cadenas dans la serrure. Heureusement on arrive à enlever le petit bout en démontant le câble, on peut la mettre enfin à l’eau. Les 7 jeunes embarquent avec palmes et tous le matos pour aller sonder les fonds près de l’ancien fort de Pigeon Island. Une fois sur place on met donc l’ancre de l’annexe à l’eau et on plonge. A la première remontée je remarque que l’annexe n’est plus tout à fait à sa place ! On a perdu l’ancre ! On pique un sprint pour rattraper l’annexe et la ramener sur zone, |
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puis commence l’exploration des fonds à la recherche de l’ancre. Pendant ce temps là Ramzi fait des ronds dans l’eau avec l’annexe et met un gnon accidentel en redémarrant le moteur à Guls qui vient de perdre une palme. On retrouve l’ancre et on ramène l’annexe au cata. Après avoir nagé jusqu’à la plage et une petite promenade sur le Causeway on dîne enfin (salade de riz et gratin de patates douces) et dodo.
1er août 2002 Levé à l’aube, 6:00, on prend le petit dej au mouillage. A 8:00 on lève l’ancre pour les Grenadines pour la petite île de Union, c’est une longue nav, plus de 80 miles. On commence donc par descendre plein sud en laissant Ste. Lucie à bâbord. La ligne que l’on traîne nous permet d’attraper un barracuda de 3 Kg qui est aussitôt débité. On se le tape à midi avec un excellent taboulé fait par Guls avec beaucoup de persil. On continue à descendre, cette fois-ci c’est St. Vincent qui est à notre gauche. La nuit tombe et après une bonne plâtrée de spaghetti bolognaise on commence les quarts de nuit: 2 août2002
3 août 2002 Appareillage de Mayreau à 06:00 du matin, l’équipage dort encore partiellement et on met le cap au 220 vers Grenade. On pêche encore, mais toujours sans succès. Le vent grand large souffle bien et nous propulse à la vitesse de 8 nœuds vers Prickly Bay que l’on atteint à 13:30. Après une petite baignade rafraîchissante, l’équipage va à terre, au BoatYard Yacht Club. Ramzi, Marie et Guls prennent un taxi pour aller visiter la capitale, St. Georges. Pendant ce temps là Olivier, Thomas, Agnès et Cathy restent au Yacht Club et enchaînent les Pina Colada au bar en écrivant des cartes postales pour la métropole. Après une petite douche fraîche on rentre à bord pour continuer l’apéritif commencé à terre et les filles se préparent pour aller danser au Yacht Club ce soir. Mais contrairement à l’année précédente, le Yacht Club reste vide, il n’y a pas de Steel Band, ni de DJ local pour animer la soirée. On sera simplement nous 7 à danser au son d’un CD bidon mais en buvant pas mal de Pina et de Carib. On retourne à bord dans le noir à 7 dans l’annexe ! On finit la soirée avec une bouteille de rhum et un bain de minuit aux milieux de petites bêtes phosphorescentes puis dodo. 4 août 2002 Ce matin on a rendez vous à 08:00 avec un chauffeur de taxi et son minibus pour visiter l’île. Mais comme tous les jours on se lève avec le soleil (06:00) et donc on se baigne, petit dej et les va et vient avec la terre commencent. A 08:15 notre chauffeur n’étant pas là on se rabat sur Mike, un autre taxi driver qui est là et offre ses services.
L’on repart ensuite, toujours vers le nord. Mike nous arrête sur le bord de la route où nous achetons une noix de coco à un rasta qui la décapite pour nous permettre d’en boire le lait…. délicieux. L’on passe par Gouyave (usine à noix de Muscade) et l’on arrive à la pointe nord de Grenade, dans la ville de Sauteurs. Elle porte ce nom car sous « occupation » française, les indigènes ont été acculés au bord de la falaise et ont finalement sauté dans le vide pour échapper à l’envahisseur ! A la sortie de cette ville il y à l’ancien aéroport, abandonné aujourd’hui avec des carcasses d’avions russes et cubains sur le bord de la piste. On commence notre descente de Grenade et l’on s’arrête un instant au Lake Antoine. On cherche à rejoindre Grenville qui est en fête aujourd’hui et qui donc aura certainement un restaurant d’ouvert. Effectivement c’est la fête, du monde partout dans les rues, des sound system et de la musique avec de fortes basses partout. Mais pas de resto. On atterrit finalement dans une petite boulangerie qui fait des « Roti » (crêpes fourrées au poulet et à la patate douce). Délicieux, rapide et pas cher, exactement ce qu’il nous fallait et après des beignets (pies) tout chaud, nous repartons vers Grand Etang et la forêt vierge (rain forest). On fait une petite balade dans celle-ci histoire de dire que l’on y a été et pour essayer de voir quelques singes…. Puis l’on retourne vers St. Georges et Prickly Bay, sur la route Mike nous arrête dans un magasin d’artisanat local où l’on dépense quelque EC$ en souvenir et en épices. 21:00 – 24:00 => Thomas, Agnès et Cathy 5 août 2002 Réveil vers 07:00, tout le monde est déjà sur le pont, on voit les Testigos…. on y arrive avec le vent toujours grand largue et on va mouiller sur l‘île de Iguana pour faire la clearance à la douane… qui n’est autre que la petite base militaire locale. Au moment de jeter l’ancre, celle-ci se détache de la chaîne et coule à pic… je me précipite pour relever les coordonnées GPS, mais dans la précipitation, je ne prends pas les secondes et les coordonnées ne seront pas exploitables pour la retrouver plus tard. Mais sur le moment, il faut faire vite et mettre à poste l’ancre de secours, ce qui est fait relativement vite et facilement. Une fois sécurisé, le skipper et sa femme vont à terre vers la douane. Dès leur retour, on se met à la recherche de l’ancre avec l’annexe. On attache deux bouts à l’arrière de l’annexe et deux plongeurs scrutent le fond avec leur masque, respirent avec leur tuba et avancent grâce à l’annexe. On arrive tant bien que mal à scruter une bande de 5 mètres sur le fond de l’eau. Mais la baie est grande, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Au bout de 30 mn, le skipper rentre à la nage au bateau car il en a marre. Mais le courant est tel que l’on doit d’urgence aller le chercher au large…. Après deux heures de recherches on abandonne, l’ancre restera au fond de la baie d’Iguana… On a tous besoin de se détendre après cette recherche infructueuse. On met le cap sur Los Testigos, juste en face d‘Iguana soit près de 20 mn de moteur pour recharger les batteries. La plage où l’on mouille est paradisiaque, sable blanc et fin, palmier, mer bleue, etc… On se jette à l’eau pour rejoindre la plage et jouer les Robinson. La journée des « tuiles » n’est pas finie. Olivier se fait piquer par une sorte de méduse, la Balandra (ou Malagua), il arrive sur la plage un peu brûlé, mais on y prête pas trop attention, on se dit que dans 5 mn il ne sentira plus rien, mais c’est l’inverse qui se produit. Un quart d’heure après il se plaint de brûlures forte et de paralysie du dos. Le skipper rentre au bateau à la nage pour venir le chercher avec l’annexe, les filles rentrent avec eux. Olivier va de plus en plus mal, il à du mal a respirer, il a des convulsions, c’est atroce.. on ne sait pas quoi faire et nos médicaments ne font pas grand chose.
Mais le premier pêcheur qui l’évacue s’enfonce un hameçon dans le pied et fait appel à un de ses collègues pour prendre le relais. Finalement on se retrouve seul à bord, le skipper et sa femme sont avec Olivier à la base et on attend avec impatience. Une bonne heure après les voilà qui reviennent, Olivier va bien. Sur place une infirmière lui a fait une piqûre (intraveineuse s’il vous plaît) avec l’antidote, Olivier doit se reposer maintenant. Tout le monde est sur le cata pour dîner et faire la fête. On remercie bien les pêcheurs pour leur aide, ils refusent obstinément les US$ que nous leur proposons pour les dédommager, par contre ils acceptent volontiers de boire une bière à bord et repartent avec une bouteille de whisky. Dîner et dodo. 6 août 2002
7 août 2002 Levé plus tard ce matin, 08:00, baignade sur la plage du Hilton. Après le Petit Dej on retourne en ville pour finir les missions d’hier, on envoie des émails en métropole et on vérifie la météo (à part mer agitée, rien de bien alarmant). On arrive enfin à faire du change 700 US$ = 904 000 Bolivars. On prend un taxi pour trouver un supermarché, le chauffeur nous conduit au plus grand supermarché que j’aie jamais vu, Carrefour n’a qu’à bien se tenir. Mais avant cela on cherche notre huile pour le moteur, la station service locale ne donne rien, mais on trouve tout ce qu’il faut dans une autre marina où il y a un shipchandler sympathique et fort compétant. Revenons à notre fameux supermarché, plus de 20 mètres de haut, des têtes de gondoles qui touchent pratiquement le plafond, des centaines d’employés partout, dans les rayons, à la caisse, etc… On trouve tout notre bonheur pour 40 000 Bolivars (non non, on n’a pas acheté le magasin). On retrouve le bateau et peu après Don Carlos revient avec nos visas, tout est en règle. Il nous demande 200 US$ pour ses services alors qu’hier c’était seulement 100 US$. Après quelques négociations on descend à 150 US$. On va dire au revoir à tous nos amis de la marina, Fernando en premier, et on met le cap vers l’autre marina pour pouvoir faire le plein d’essence, c’est la marina de Porlamar où communément appelé la marina du Concorde en référence à l’hôtel à proximité. Partout sur le front mer de cette île il y a des grands bâtiments à moitiés construits et des hôtels abandonnés. On jette l’ancre le temps de faire le plein 135 litres de Gasoil avec une pompe à main. Au moment de repartir le moteur tribord ne veut rien savoir et refuse de démarrer = on déjeune, on verra après… mais toujours rien. 8 août 2002
9 août 2002
10 août 2002
On est bien à ce mouillage de la Blanquilla, y a juste un seul autre bateau, un monocoque de Pointe à Pitre avec pour seul équipage un couple. On ne devrait lever l’ancre pour Los Roques que vers 14:00, en attendant on se baigne, on plonge, on cherche des coquillages sur la plage, spécialement des lambics, une équipe va explorer les terres qui sont globalement désertes, à part une petite base de l’armée. On voit plein de poissons, essentiellement bleus et jaunes. Des pêcheurs passent nous voir pour nous proposer du poisson et éventuellement des langoustes, c’est évidement la proposition qu’il ne faut pas faire à notre équipage, immédiatement tout le monde dit « oui, plein de langoustes, on adore » et l’excitation monte d’un cran. Le temps pour eux de les pêcher et on se retrouve avec 3 langoustes énormes et un barracuda qui n’en est pas moins gros (il fera 2 repas pour 9 personnes). On coupe les langoustes en deux dans le sens de la longueur (et elles aiment pas ça, ma machette chinoise non plus, elle est out) puis on les fait cuire au grill avec un peu de beurre et un filet d’huile d’olives pimentée, 10 mn après on se tape la cloche.. superbe. Vers 13:00 on lève l’ancre, vent arrière de 20 nœuds, peu de houle, une belle nav en perspective. On fait une heure de moteur pour les fameuses batteries puis l’on hisse la grand voile. Puis plutôt que de sortir le génois on se prépare à mettre le Spi. On attache les bras, et on hisse la chaussette… quelques secondes plus tard on a un spi de 160 m² qui nous tracte à la vitesse de 9 nœuds. Notre spi est marqué de « ad augusta per angusta » (à des résultats grandioses par des voies étroites. Mot de passe des conjurés au 4ème acte d’Hernani, de Victor Hugo. On n’arrive au triomphe qu’en surmontant maintes difficultés:petit Larousse, pages roses). Une petite heure de nav sous spi et les ennuis commencent, surtout par manque de vigilance ce qui est toujours fatal sous spi. Personne n’est aux bras de spi pour les régler et surtout pour maintenir les points de bras à la même hauteur, le barreur venait de dire « c’est terrible ! il tient facilement 20° à la barre ». Bref déjà deux erreurs qui font que le spi va s’enrouler autours du génois (qui lui-même est enroulé).
Là commencent 2 heures de grosses galères et ce qui suit est une bonne illustration de ce qu’il ne faut pas faire…. Le spi est donc bien enroulé autours du génois et comme on arrive pas à le désenrouler, on commence par détacher les bras de spi pour pouvoir le faire tourner plus facilement autour du génois. Mais ça marche pas, l’enrouleur de génois semble lui aussi avoir envie de tourner avec le spi mais est stoppé par les écoutes, on ne fait ni une ni deux, on enlève les écoutes du génois pour le rendre plus libre (on est déjà à 4 grosses erreurs).
Le spi est toujours enroulé sur le génois et notre dernière manœuvre n’a rien changé. Finalement on arrive à le désenrouler, mais uniquement sur le bas du génois, 95 % du spi est libre et flotte au vent, mais il y a toujours 3 tours de spi autour du génois en tête de mât, ce qui fait que l’on peut absolument pas baisser la chaussette ni même affaler le spi. Dans nos bêtises on a quand même gardé à poste un bras de spi pour pouvoir le consoler un peu, je sais pas si vous avez déjà essayé de contrôler un spi qui faseille au vent avec un bras de spi, mais plusieurs équipiers y laissent un peu de peau de leur main et particulièrement Guls qui sera bien brûlée. On est dans le caca, on se dit qu’en mettant les moteurs on pourra tourner sur nous même et que si l’on tourne dans le bon sens on pourrait désenrouler les 3 tours en haut du génois. C’est parti mon kiki, tout le monde sur la plage avant pour aider (ou plutôt forcer) le spi à passer, c’est là que l’on blesse les deux membres d’équipage et en plus on flingue un des moteurs (embrayage) et on arrête juste à temps pour pas flinguer l’autre (y commençait à siffler grave). Il ne nous reste pas beaucoup de solutions, la nuit tombe dans une heure, il y a toujours 20 nœuds de vent… On remet le cap vers la Blanquilla, on se dit que là-bas on pourra affaler tranquillement quitte à envoyer quelqu’un en haut de mât, ce que nous voulions faire immédiatement, mais le skipper met fin à nos bêtises en annulant cette manœuvre (Dieu merci). On arrivera à la Blanquilla de nuit.. Mais on n’a pas mieux pour l’instant avec un spi au vent que l’on peut même pas larguer. On hisse donc la grand voile, ce qui a pour effet de couper le vent au spi qui se tient maintenant tranquillement et pendouillant parallèlement au mat. Aussitôt 3 équipiers se mettent à le tourner sur lui-même, comme pour essorer une serviette qui sort de l’eau, pour l’empêcher de pourvoir se gonfler à nouveau.
La situation est déjà plus confortable, on a plus de spi qui flotte au vent, mais il est sagement plaqué au mat (ce qui en fait est à peine mieux). On va pour le faire tourner autour du génois, mais il doit être méchamment pris en haut car il ne veut rien savoir. Mais on peut sortir un peu de génois pour aller plus vite et pour mieux remonter au vent vers la Blanquilla. La sortie du génois a en plus décoincé le spi en haut de mat, on peut maintenant lui faire faire les 3 tours autours du génois pour le débloquer totalement… en quelques minutes c’est fait, puis la chaussette descend et enfin on affale le spi, quel soulagement !
Il est 18:00 et on remet le cap vers Los Testigos, grand voile et génois. Pour réconforter l’équipage Ramzi et Marie nous font des grosses pizzas délicieuses et l’on commence donc les quarts de nuits soulagés et repus. 8:00 à 10:00 skipper et sa femme, 10:00 à 12:00 Ramzi et Marie, 12:00 à 02:00 Olivier et Cathy, 02:00 à 04:00 Thomas et Agnès et de nouveau skipper et sa femme à partir de 4:00. Pendant le car de 02:00 on passe l‘île de Orchilla qui est une île militaire et dont on ne peut approcher à moins de 5 miles. 11 août 2002 On marche bien, toujours vent arrière, grand voile seule, 7 nœuds. On aperçoit Los Roques vers 8:30, après un magnifique levé de soleil sur la mer des Caraïbes. On arrive à Grand Roque vers 11:00 à la voile puisque l’on n’a plus de moteur (enfin plus qu’un mais insuffisant pour remonter au vent et on veut se le garder pour les occases importantes). On refait le mouillage 3 fois car il y a du courant, beaucoup de courant et le fond est plein d’algues alors l’ancre accroche mal et ripe souvent. Il y a une agitation particulière sur l’île. Des bateaux militaires sont mouillés dans la baie et un petit hors bord vient nous voir dès notre arrivée avec deux gardes armés dessus. Quel accueil ! On finit le barracuda acheté à la Blanquilla et l’on va à terre pour faire la clearance. Mais sur le chemin, le moteur nous lâche, il n’a pas apprécié le nouveau mélange que l’on vient de faire (gasoil au lieu d’essence, hum:)))). On est donc bloqué sur Grand Roque (Skipper, Aude, Olivier et Thomas). Grand Roque est une jolie île avec un superbe village de toutes les couleurs, un peu comme un pesado mexicain. On cherche un mécano pour le moteur (du cata et éventuellement de l’annexe). On en trouve un qui nous dit qu’il passera demain matin à bord. Puis on cherche un pêcheur pour nous ramener à bord. Et là on comprend que l’agitation sur l’île et l’accueil étaient dus à la présence du président Chavez sur l’île et on doit attendre que tout le monde retrouve une activité normale pour pouvoir retrouver notre bord. On attend donc avec tout le village pour voir et photographier le président. Finalement quelqu’un nous ramène en tractant notre annexe. On ne touche plus à rien pour aujourd’hui, on dîne et on se couche. 12 août 2002 Le mécano vu hier nous avait dit dans la matinée, mais pour l’instant rien ne vient. On tente un nouveau mélange pour l’annexe mais en faisant la même erreur (c’est plus tard que l’on comprendra que le gasoil ce n’est pas de l’essence). Le Skipper harcèle la VHF pour avoir des nouvelles du mécano ou pour en obtenir un autre, une réponse anonyme nous dit qu’il arrive dans 30 mn… évidement il n’est jamais venu. Ramzi, Thomas et le Skipper démontent le hors bord pour le nettoyer et essayer de le redémarrer. Un de nos voisins de mouillage se rend à terre et on en profite pour envoyer Marie et Ramzi chercher un mécano. Ce voisin est vénézuélien mais parle bien français, son bateau s’appelle Nosy Be, une île au large de Madagascar. Ramzi et Marie reviennent une heure après, ils ont réussi à convaincre quelqu’un de venir jeter un œil au moteur vers 14:00. On déjeune et comme à 14:30 n’y a toujours personne en vue, on décide de lever l’ancre pour se rapprocher du bord afin de pouvoir faire la navette avec l’annexe, mais à la rame. C’est à ce moment que les fameux mécanos apparaissent, le temps de remouiller et ils sont à bord. Leur diagnostic est rapide, c’est l’embrayage qui est mort. Miguel (le mécano chef) retourne à terre le temps de façonner une pièce nécessaire à l’embrayage, nous on attend en lisant et en se baignant. A 16:30 le moteur hors bord marche de nouveau (un petit nettoyage et un mélange OK) et à 17:00 le moteur tribord a un nouvel embrayage.. tout baigne. On part immédiatement à terre, sauf le Skipper et Olivier. Ramzi, Thomas, Marie et Guls escaladent une petite montagne pour rejoindre l’ancien phare, le Rutins, pour profiter de la vue sur l’archipel. Les femmes sont parties en ville dépenser leur argent dans les souvenirs. On retourne chercher le Skipper et Olivier et on se retrouve tous au bar/restaurant de la Baleine pour prendre l’apéro (Capinheira qui est un excellent mélange de rhum local et de je sais plus quoi, on me fait rajouter que c’est composé de Rhum Brésilien, citron vert, sucre de canne, mais pour moi c’est un ti-punch…). Comme on est bien sur place on décide d’y dîner et l’on se jette sur le thon, la purée maison, les salades, etc…). Ça fait un bien fou au moral d’avoir un bateau en marche et une bonne bouffe, le tout arrosé à la bière locale: la Polar. On retourne à bord alors que la nuit est déjà bien avancée et l’on fait dodo. 13 août 2002 Nous quittons Los Roques avec un hamac familial de toute beauté.
14 août 2002 Départ de Noronqui à 9:00 avec un seul moteur, belle manœuvre de remontée de l’ancre. On sort sans problème du lagon et on met le cap au 258 pour l’archipel d’Elbertlay. On navigue au génois seul (car on a vu pas mal de bateau le faire et l’on veut voir s’il y a une raison particulière et effectivement c’est pas mal, assez confortable et rapide). A notre arrivée à Bequevé l’on rentre le génois qui se déchire sur une barre de flèche… on n’a pas de chance (le matos est assez pourri aussi). Le mouillage est épique, on tourne 20 mn par 2 mètres de fond (j’avais une de ces trouilles, manquait plus qu’on touche et qu’on aie une voie d’eau) à la recherche de la cuvette de mouillage indiquée sur la carte. On ne la trouvera jamais, ce qui nous empêche pas de mouiller et d’être enfin tranquille. C’est le plus beau mouillage, une île toute en longueur, avec simplement une bande de sable et quelques palmiers et surtout personne d’autre que nous à des milles. On fait donc beaucoup de plongée, on va sur un spot (où je vois rapidement une tortue) avec l’annexe, on se promène à terre, etc… Dans la soirée un bateau nous voyant se dit qu’on a trouvé le bon mouillage et vient en faire de même près de nous. Ils sont belges et nous disent qu’on est sur le plus beau spot de tout l’archipel de Los Roques, que c’est un coin à tortue. 15 août 2002 Re plongée le matin (je passe les détails sur les poissons de toutes les couleurs,, coraux et tortues..), Marie et Guls vont sur la plage pour bronzer sous l’unique pin parasol de l’île…
Thomas passe 20 mn dans le bloc moteur (où il y a les conduites de barre) et arrive à le débloquer. Mais 5 minutes plus tard, le point d’étarquage de la grand voile sur la bôme casse net libérant la GV. Pour outre passer ce problème on prend un ris, ce qui fait pas de mal puisqu’il y a 25 nœuds de vent, d’ailleurs on en prend deux tout de suite. La tempête fait rage, on se prend grain sur grain, la nuit est noire, le vent fait des pointes à 36 nœuds, d’ailleurs à 4:00 le skipper appelle les équipiers sur le pont pour prendre le 3eme ris. On n’a jamais eu peur durant la croisière mais pour la première fois cette nuit là ont était tous dans le carré à se regarder en chien de faïence. Parfois on oublie que l’océan peut être plus fort que nous.
On arrive donc sous GV 3 ris et sans génois au port de Carabeliada dans la matinée.
16 août 2002
Arrivée à Carabeliada, on mouille dans l’avant port, le port étant à notre avis impraticable (plus de place et un bateau coulé en plein milieu limitant les manœuvres surtout avec un seul moteur). On dort un peu pour recharger les batteries et l’on commence à s’occuper du bateau et plus particulièrement du spi qu’il faut remettre bien proprement dans sa chaussette. Vers 11:00 on trouve Pascal, le convoyeur qui va ramener Vin d’Ay IV. On lui explique nos malheurs et il commence à travailler sur le bateau pour le remettre un peu en ordre. Il confectionne ce qu’il faut pour pouvoir utiliser le moteur qui n’a pas d’embrayage et répare le point d’étarquage de la GV, pour le génois il fera escale à Margarita où il pourra le réparer. On consacre l’après midi à faire nos sacs et à nettoyer le bateau, pendant que Pascal et le Skipper vont à terre faire les dernières formalités douanières, ils en profitent pour trouver un taxi et un guide pour nous faire visiter Caracas demain. Le soir on va a terre pour dîner, mais comme aucun distributeur ne veut nous donner de l’argent locale on doit se contenter du seul resto qui accepte la carte bleue, c’est à dire une pizzeria qui d’ailleurs nous fait un bon repas (sans aucune pizza). Retour à bord et dodo, c’est notre dernière nuit à bord de Vin d’Ay IV. 17 août 2002
On a rendez vous avec William, notre guide, à 9:00. On dit donc au revoir à Pascal et surtout à Vin d’Ay IV et l’on débarque avec toutes nos valises.. sniff. William nous prend donc en charge et l’on commence une journée de visite l’avion n’étant qu’à 17:00. On commence par aller à l’aéroport pour faire du change puis direction Caracas. Ville qui n’est pas au bord de la mer, mais en haut des montagnes qui longent toute la côte vénézuélienne. On arrive par les quartiers défavorisés, les favelas, puis on va dans le centre. On visite la Mairie avec une exposition sur les arts et la culture vénézuélienne qui est très bien. On se rend sur la place Simon Bolivar où des vendeurs à la sauvette vendent des K7 vidéo de la dernière tentative de coup d’état contre Chavez. On se stop dans un petit snack local histoire de se remplir le ventre et l’on mange et on boit des produits exotiques non identifiés. Puis il nous fait visiter les quartiers riches où se succèdent de belles villas derrières des lourdes grilles en acier. L’on s’arrête enfin dans un centre commercial pour faire les derniers achats souvenirs (cigares, porte-clefs, etc…) et enfin dans un resto pour notre dernier repas sur le territoire vénézuélien.
Puis direction l’aéroport où l’on enregistre et on embarque pour Paris. 18 août 2002 Arrivé à Paris à 9:00 du mat, j’ai réussi à dormir un max dans l’avion, ça rigole pas, demain, je reprends le boulot et me lève à 5:45. Un taxi avec Olivier, Guls, Ramzi et Marie part vers Paris. Un autre, avec le reste de l’équipage part vers Orly chercher la voiture pour rentrer sur la Touraine. Rendez-vous l’année prochaine pour de nouvelles aventures…. On aime/on n’aime pasOn aime La liberté que nous permet la croisière en catamaran, on choisit où on dort, où l’on va et s’y on reste à un endroit. Le point de vue est unique à bord d’un voilier et l’on ne souffre pas de la chaleur en mer. L’entraide en mer n’est pas un mythe partout nous avons trouvé de l’aide et même dans un moment délicat des pêcheurs n’ont pas hésité une seconde à porter secours à notre équipier. On n’aime pas La casse, il y en a toujours, les bateaux de location sont soumis à rude épreuves. De plus nous n’avons aucune compétences mécaniques et nous sommes de ce fait très dépendant. |